Hommages à Picard

Mire du Nord

En 1675, pour définir la mire du Nord et indiquer la direction de la méridienne qu’il a entrepris de tracer depuis l’Observatoire, Picard place un poteau en bois près du moulin Blute-Fin, dans l’actuel XVIIIe arrondissement de Paris.

En 1683, un an après le décès de Picard, Cassini I et La Hire affinent sa localisation en la corrigeant de deux pieds. Cette mire devient la référence primaire de la ligne méridienne.

En 1736, Jacques Cassini, dit Cassini II, sur ordre du Roi Louis XV, fait placer un monument de trois mètres de haut à son emplacement. Il y fait inscrire : « L'an MDCCXXXVI cet obélisque a été élevé par ordre du Roy pour servir d'alignement à la méridienne de Paris du côté nord. Son axe est à 2 931 toises 2 pieds de la face méridionale de l'Observatoire. »

La mire du Nord a été classée au titre des monuments historiques par l'arrêté du 27 janvier 1934.[1]

Face ouest de la Mire du Nord

Face ouest de la mire du Nord située dans la résidence du Moulin de la Galette, au 1 rue Girardon, à Paris, dans le 18e arrondissement

Pyramides

En 1740, l'Académie royale des sciences fait élever deux pyramides en bordure de la route de Paris : à Villejuif et à Juvisy-sur-Orge, en mémoire des travaux de Picard. Ces deux monuments sont symboliquement placés aux extrémités de la base de sa triangulation Paris-Amiens utilisée pour la mesure de la Terre.

L'extrémité nord de la base de Picard est marquée par la pyramide de Cassini (II) à Villejuif, édifiée en 1742. Elle a été classée monument historique en 1928.[2] [3]

Pyramide de Villejuif

Pyramide "Nord", dite de Cassini (II), à Villejuif

 

L'extrémité sud de la base est quant à elle marquée par la pyramide de Juvisy-sur-Orge, édifiée en 1756 et déplacée vers 1970. Classée monument historique en 1942 [4], elle porte l’inscription « Pyramide de Juvisy. Extrémité sud de la base géodésique de Villejuif à Juvisy. 1670. Picard. 1740. J. Cassini et Lacaille. Propriété de l'Académie des sciences ».

En plus d'abriter l'Observatoire Camille-Flammarion, fondé en 1883 par l'astronome français du même nom, « Juvisy possède également un passé scientifique par le souvenir de Picard (1670), de Cassini et de Lacaille (1740), qui la choisirent comme ville d’extrémité sud de la base géodésique ayant servi à mesurer le méridien terrestre». [5]

Pyramide de Juvisy-sur-Orge

Pyramide "Sud" de Juvisy-sur-Orge

Cadran solaire

Les trois cadrans solaires que Picard a calculés pour la cour d’honneur de l’ »ancienne Sorbonne »[6] en 1676 montrent son intérêt pour la gnomonique et lui ont permis de mettre en pratique ses théories.[7]

Cadran solaire de Jean Picard au fronton de la Sorbonne

Cadran solaire de Jean Picard au fronton de la Sorbonne.

Cratère sur la Lune

Un cratère lunaire porte le nom de Picard. Il est situé dans la forme lunaire ovale, dite mer des Crises, en latin Mare Crisium, au côté des cratères Yerkes et Pierce.

Localisation du cratère lunaire portant le nom de Picard

Localisation du cratère lunaire portant le nom de Picard

Satellite

Un satellite français d'observation du Soleil, lancé le 15 juin 2010, est nommé en l’honneur de Picard, premier astronome à réaliser des mesures rigoureuses afin de déterminer le diamètre du Soleil. Ses mesures, effectuées pendant le minimum de Maunder[8], sont encore utilisées de nos jours pour évaluer l'influence de la constante solaire sur le réchauffement climatique.

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[1] Monument dit Mire du Nord, https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00086754, consulté le 18 février 2020.

[2] Mire Géodésique dite Pyramide de Cassini, https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA94000202, consulté le 18 février 2020.

[3] Mire dite de Cassini, https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00079916, consulté le 18 février 2020.

[4] Pyramide, https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00087930, consulté le 18 février 2020.

[5] Mairie de Juvisy-sur-Orge - Le Patrimione de la ville de Juvisy - Juvisy-sur-Orge, http://juvisy.fr/votre-ville/patrimoine, consulté le 13 février 2020.

[6] Constructions datant de Richelieu.

[7] Les cadrans solaires de l'Abbé Picard à la Sorbonne, in Astronomie, Vol. 97, p. 429, http://articles.adsabs.harvard.edu//full/1983LAstr..97..429G/0000429.000.html, consulté le 18 février 2020.

[8] Période d'activité solaire réduite de la deuxième moitié du XVIIe siècle pendant laquelle très peu de taches solaires furent observées en raison d’une faible activité du soleil pendant plusieurs décennies.