La Méridienne de l'Observatoire

Picard, Auzout, Jean Richer (1630-1696) et deux collègues choisissent comme date officielle le 21 juin 1667, jour du solstice d’été cette année-là, pour dessiner, lors d’une cérémonie solennelle, le méridien sur une pierre à l'emplacement du futur Observatoire royal. A l'aide de deux sextants astronomiques, dont celui de Picard, ils vont prendre huit hauteurs du Soleil le matin et les huit correspondantes l'après-midi, ainsi que les seize directions du Soleil, en simultané. Ils en tireront huit tracés différents de méridiennes dont ils déduiront la méridienne de référence par où passera le centre de l'Observatoire[1].

Méthode employée par Picard… pour dessiner le méridien sur une pierre
Académie des sciences, Procès-verbaux. T3 (11 avril 1668-27 mars 1669, Registre de mathématique), 1667, p. 73 | Gallica

 

Une méridienne provisoire est établie au second étage de l’Observatoire. Par la suite, en 1729, Jacques Cassini, dit Cassini II, entreprend le tracé de cette grande ligne méridienne au milieu de la salle principale. Constituée de 32 règles de laiton, longues de près de 1 m chacune[2], enchâssées dans des dalles de marbre blanc, cette ligne méridienne fonctionne sur le principe de la camera obscura : l’image elliptique du Soleil produite par un gnomon[3], situé à une hauteur de près de 10 m vient s’y projeter. Cette ligne va devenir le méridien de l’Observatoire, puis le méridien de référence pour la France.

Vue d'ensemble de la salle méridienne de l’Observatoire de Paris

Vue d'ensemble de la salle méridienne de l’Observatoire de Paris, bâtiment Perrault, dite "salle Cassini". Photographie Jérôme Berthier

 

La tâche du soleil sur le méridien à son équinoxe dans la salle méridienne de l’Observatoire de Paris

La tâche du soleil sur le méridien à son équinoxe dans cette même salle. Photographie Jérôme Berthier

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[1] Procès-verbaux. T3 (11 avril 1668-27 mars 1669, Registre de mathématique), Académie royale des sciences, 1667, p. 73.

[2] Ce qui correspond à la longueur du pendule battant la seconde à Paris.

[3] Le gnomon était un trou à l’époque de Cassini II alors que c’est une lentille de nos jours.