L'entourage
L'académie royale des sciences[1]
« L'Académie des sciences doit son origine à la fois aux cercles de savants qui dès le début du XVIIe siècle se réunissent autour d'un mécène ou d'une personnalité érudite, et aux sociétés scientifiques permanentes qui se constituent à la même époque, telles l'Accademia dei Lincei à Rome (1603), la Royal Society à Londres (1660),... »[2]
Colbert présente au roi les membres de l'Académie des Sciences, reproduction d'un tableau peint par Charles Lebrun : "Fondation de l'Observatoire (1669)" | Bibliothèque de l'Observatoire de Paris
Colbert présente à Louis XIV les membres de l'Académie Royale des Sciences créée en 1667, Henri Testelin, 1616-1695. L’abbé Jean Picard pourrait être le personnage de profil, au centre et au premier plan[3].
« En 1666, Colbert crée une Académie qui se consacre au développement des sciences et conseille le pouvoir dans ce domaine. Il choisit des savants, mathématiciens (astronomes, mathématiciens et physiciens) et des physiciens (anatomistes, botanistes, zoologistes et chimistes) qui tiennent leur première séance le 22 décembre 1666 dans la bibliothèque du roi, à Paris. »[4] Elle prend le nom d’Académie royale des sciences en 1699.
Jean Picard devient l’un des premiers membres de l’Académie en 1666, aux côtés de trois autres astronomes, Auzout, Huygens et Roberval. A ce titre, il conseille le Roi Louis XIV en matière scientifique. Ce nouvel environnement qui encourage la vie scientifique lui permet d’accéder à la notoriété. Sa carrière scientifique s’inscrit dès lors majoritairement dans le cadre des activités de l’Académie royale des sciences et de l’Observatoire royal, créé en 1667.
Jean Picard et Cassini
Jean-Dominique CASSINI dit Cassini I, d'après une gravure ancienne, 1879 | Bibliothèque de l'Observatoire de Paris, Inv.I.67
Gian Domenico Cassini (1625-1712), dit plus tard Cassini I, se fait connaître en Europe par ses travaux sur le Soleil, les planètes et ses remarquables tables des éclipses des satellites de Jupiter. Elles sont en effet d’une grande importance car elles permettent de déterminer avec précision les longitudes sur Terre. Envoyées à l’Académie royale des sciences en septembre 1668, elles retiennent l’attention des astronomes. Au printemps 1669, Cassini est alors naturellement invité à venir se joindre à l’Académie et à travailler à l’Observatoire où se trouvent déjà Picard et Huygens. Les horloges à pendule dont ce dernier a su régulariser le mouvement, combinées aux éphémérides de Cassini, vont être, principalement grâce à Picard, à l’origine du développement de l’astronomie géodésique en France et de la cartographie.
Pour ses observations, Picard travaille souvent de concert avec Jean-Dominique Cassini, maintenant connu sous ce nom francisé.
Jean Picard et La Hire
Gravure de Philippe de La Hire d’après son autoportrait | Bibliothèque de l'Observatoire de Paris, Inv.I.355
Philippe de La Hire (1640-1718), fils d’un peintre du Roi, formé très jeune à la peinture et aux règles de la perspective, est rapidement reconnu pour ses talents de géomètre. Il entre à l’Académie royale des sciences en 1678 et passe à la postérité pour avoir présenté à Louis XIV la nouvelle et célèbre carte de France dite de La Hire, présentée à l'Académie en 1682 et publiée en 1693, 11 ans après la mort de son principal auteur : Picard. La Hire est le premier à mettre en pratique la détermination de la longitude par quart-de-cercle mobile initiée par Picard.
Picard aura été le maître de La Hire pour les observations astronomiques, la géodésie et le nivellement ; son élève continuera à publier ses travaux après sa mort, en octobre 1682.
Journal des observations astronomiques de La Hire
Philippe de La Hire, Tabularum astronomicarum pars prior…, 1687
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[1] Nom de l’époque
[2] Histoire de l’Académie des sciences, https://www.academie-sciences.fr/fr/Histoire-de-l-Academie-des-sciences/histoire-de-l-academie-des-sciences.html, consulté le 3 février 2020.
[3] Roger HAHN, L’anatomie d’une institution scientifique : l’Académie des sciences de Paris (1666-1803), Éditions des archives contemporaines, 1993, p. 31.
[4] Histoire de l’Académie des sciences, https://www.academie-sciences.fr/fr/Histoire-de-l-Academie-des-sciences/histoire-de-l-academie-des-sciences.html, op. cit.