Observations astronomiques

Jusqu’ici, les lunettes n’avaient servi qu’à mieux voir les corps célestes et à en découvrir de nouveaux. Il est dorénavant question d’utiliser de nouveaux instruments afin de déterminer la position de ces corps.

L’Histoire céleste, ou Recueil de toutes les observations astronomiques faites par ordre du Roy, avec un discours préliminaire sur le progrès de l’astronomie, qui consigne vingt années d'observations faites à l'Observatoire royal, montre l’importance accordée aux observations astronomiques à l’époque de Picard.

On retrouve dans cette publication le Journal autographe des observations de Picard composé de trois registres. Le premier registre comprend les observations faites près de la porte Montmartre, avec quelques-unes faites à Brion, à La Flèche (1666 avril 4-1673 juin 28), classées planète par planète, dans l'ordre suivant : Saturne, Jupiter, Mars, Vénus, Mercure, Soleil, hauteurs méridiennes du Soleil, Lune, étoiles. Puis, le registre est commencé par la fin pour les "Observations astronomiques faites à l'Observatoire Royal de Paris" ; ces observations sont écrites dans l'ordre chronologique comme toutes les suivantes, et s'étendent du 9 juillet 1673 au 21 février 1675. Le second registre (1675 mars 1-1680 août 4) renferme aussi des observations faites à l'Observatoire Royal de Paris et à la rue des Postes, en 1677. Enfin le troisième, resté presque tout entier en blanc, s'étend du 8 novembre 1680 au 11 septembre 1682. Sur la première feuille, en tête, Picard a réuni ses observations de la comète de 1680, faites du 27 décembre 1680 au 23 janvier 1681.

 Pierre-Charles Le Monnier, Histoire céleste, ou Recueil de toutes les observations astronomiques faites par ordre du Roy, 1741 | Gallica

Plan de l'Observatoire de Paris, planche en frontispice gravée sur cuivre par Dheulland sur un dessin de Martin Dumont (1740)
Pierre-Charles Le Monnier, Histoire céleste, ou Recueil de toutes les observations astronomiques faites par ordre du Roy, 1741| Gallica

 

Pour ses observations, Picard dispose d’un aide, Etienne Villiard, qu’il a lui-même formé. Celui-ci consigne ses observations dans un journal ; celles réalisées entre 1673-1676 ont été faites conjointement avec Picard.

 

Le nombre d’observations annuelles réalisées par Picard à l’Observatoire de Paris  et une correspondance très riche avec Cassini montrent à quel point il est un observateur infatigable qui s’intéresse à des objets très divers : le Soleil, la Lune et les cinq planètes alors connues (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne), les étoiles fixes[1] et les comètes : celle de 1672 depuis Copenhague, celles de 1677 et de 1680-1681 à l’Observatoire royal, celle d’août 1682, plus tard connue sous le nom de comète d’Halley, à peine un mois avant sa mort[2].

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[1] La Polaire et Arcturus notamment.

[2] Guy PICOLET (dir.), Jean Picard et les débuts de l’astronomie de précision au XVIIe siècle : actes du colloque du tricentenaire [Paris, 12-13 octobre 1982], Paris, Ed. du Centre national de la recherche scientifique, 1987, p. 149.