Nivellement des eaux de Versailles
En 1674, Picard est appelé à étudier l’alimentation en eau du château de Versailles, alors en construction. Pour ce faire, il conduit avec Rømer des opérations de nivellement et d’hydraulique qui contribuent largement à l’aménagement des bassins, fontaines et grandes eaux de Versailles.
Picard utilise un niveau à lunette et applique, pour obtenir les distances, la méthode qu’il a mise au point pour sa mesure du degré de méridien.
Picard montre que le projet en cours de création d’un canal de la Loire à Versailles n’est pas viable et doit être modifié. Il démontre notamment que le point de captage sur la Loire se trouve plus bas que le réservoir où doit arriver l'eau. Il propose alors un autre tracé qui consiste à capter les eaux des mares de Trappes et de Bois d’Arcy[1], qui sont transformées en étangs artificiels en 1675. La difficulté est résolue, et son collègue Philippe La Hire termine le nivellement. A plusieurs reprises, les astronomes seront sollicités pour d’autres opérations de même nature à Versailles.
Le Traité du nivellement de Picard paraît de façon posthume, en 1728, par les soins de Philippe de La Hire.
Dans l’extrait suivant des Mémoires de l'Académie royale des sciences, sont relatés les nivellements entrepris par Picard à la demande de Colbert pour vérifier les projets des ingénieurs chargés de l’alimentation en eau du parc de Versailles. A la suite de ces nivellements, les projets de Riquet et de Francini sont abandonnés.
Jean Picard, « Relation de plusieurs nivellements », in Mémoires de l'Académie royale des sciences…, tome 6, 1730, p. 693-707 | Gallica
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[1] Guy PICOLET (dir.), Jean Picard et les débuts de l’astronomie de précision au XVIIe siècle : actes du colloque du tricentenaire [Paris, 12-13 octobre 1982], Paris, Ed. du Centre national de la recherche scientifique, 1987, p. 292.