Définir les constellations
En raison de leur disposition tout au long de l'écliptique, les constellations du zodiaque font partie des plus anciennes constellations connues. Leur représentation a grandement varié au cours des siècles, mais leur nombre reste identique et la plupart des figures qui la composent sont établies depuis l'Antiquité.
☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ♄
Nouvellement inventorié par la Bibliothèque, le Fonds Paravey présente entre autres des reproductions du "caillou Michaux", une stèle raportée de Perse à la fin du XVIIIe siècle et présentant des inscriptions cunéiformes. Sur le registre supérieur, on distingue des représentations du zodiaque chaldéen. Si certaines nous sont familières (Capricorne, Scorpion, flèche du Sagittaire), d'autres ont vraisemblablement été remplacées plus tard par les Grecs.
Fabularum liber, Caius Julius Hyginus, dit Hygin, 1535, 1107(3)
Cette édition d’un ouvrage latin de la période augustéenne établit la composition et l’histoire des quarante-huit constellations connues à l’époque. À la page 97, on observe un scorpion tenant une balance. En effet, la constellation du Scorpion, qui faisait près de 50° chez les Babyloniens, est coupée en deux par les Grecs qui font de ses pinces la constellation de la Balance. Aujourd’hui, le Scorpion est traversé par le Soleil en six jours, ce qui en fait la plus petite du zodiaque astronomique. Dans le zodiaque des astrologues elle mesure, comme les autres, 30°.
De triangulis planis et sphaericis libri quinque, Johannes Regiomontanus, 1561, 1217
Contrairement à d’autres ouvrages figurant des constellations, on note ici la volonté de représenter relativement fidèlement la disposition des étoiles qui les composent. C’est particulièrement visible avec les Poissons qui ne sont, contrairement à l’habitude, pas dessinés tête bêche, mais reliés par la queue par un ruban qui évoque tant le mythe égyptien que le mythe grec. Les constellations sont également accompagnées de leur symbole astrologique.
Au XVIIIe siècle, l’observation de plus en plus précise du ciel permet de recenser nombre d’étoiles que l’on tente de faire figurer à leur place exacte dans des atlas célestes. Mais l’on ne s’est pas encore départi de la symbolique des constellations, comme le montre ici cette gravure d’Orion, entourée de médaillons représentant les signes du zodiaque.
Atlas coelestes, John Flamsteed, 1753, 00049
Cette édition du grand atlas de Flamsteed (1646-1719) présente une double vision du ciel : à la fois une vision symbolique - voûte céleste peuplée de constellations - et une vision rationnelle - ciel régulièrement quadrillé et étoiles identifiées par leurs coordonnées célestes. Ainsi, on trouve une liste des étoiles par constellation avec différentes coordonnées en fonction du moment de l’année et de la nuit, mais aussi les dessins anciens des constellations, ici, la Vierge. Sur la droite, on voit l’intersection de l’écliptique* et de l’équateur céleste* à l'équinoxe d'automne, opposé du point vernal*. Dans le zodiaque tropicaliste, ce point se trouve toujours au début de la constellation de la Balance (comme au temps des Grecs) mais en vérité, il se trouve maintenant dans celle de la Vierge comme on peut le voir ici.
Dernière étape dans le découpage du ciel, Delporte propose de fixer de manière définitive les limites des constellations, qui étaient jusque-là identifiées grossièrement grâce à leurs étoiles principales. Ici, on peut voir Ophiucus, ou Serpentaire, constellation non utilisée par les astrologues, même si elle se trouve en partie sur l’écliptique.