Le projet de Carte du Ciel
C’est l’Amiral Ernest Mouchez (1821-1892), directeur de l’Observatoire de Paris de 1878 à 1892, qui est à l’origine du projet de Carte du Ciel. A son instigation et à l’invitation du gouvernement français et de l’Académie des sciences, du 16 au 25 avril 1887, un premier Congrès astrophotographique international se tient à l’Observatoire de Paris, avec 55 participants venus de 18 pays, pour définir les modalités pratiques de cette entreprise. Il s’agit à la fois de dresser une carte donnant une image du ciel vers l’année 1900, jusqu’à la 14e grandeur, et de produire un catalogue rassemblant les coordonnées et la magnitude de l’ensemble des étoiles jusqu’à la 11e grandeur.
Le projet bénéficie des progrès spectaculaires de l’astrophotographie, qui ouvre de nouvelles perspectives. La meilleure sensibilité des plaques permet de distinguer des objets invisibles à la lunette. Mouchez va jusqu’à qualifier l’astrophotographie de nouvelle branche de la science et dote l’Observatoire de Paris d’une monture équatoriale double réalisée par le constructeur Paul Gautier, équipée d'une lunette construite par les frères Paul et Prosper Henry. Cette lunette comprend un objectif photographique de 33 cm de diamètre et de 3,43 m de distance focale, et un objectif visuel de 25 cm de diamètre et de 3,60 m de distance focale.
D’abord envisagé comme bref, le projet de Carte du Ciel se révèle titanesque et se prolonge pendant des décennies. Le quatorzième congrès de l'Assemblée générale de l'Union astronomique internationale (UAI), tenu à Brighton en 1970, met un terme au projet, le catalogue ayant été publié en 1964, mais la carte restant inachevée.
L’artiste qui a peint ce tableau, Raymonde Chevallier-Dubois (1902-1973), a fait toute sa carrière au service méridien de l’Observatoire de Paris, comme stagiaire, assistante puis aide-astronome.