Observatoire de Marseille

 

L’Observatoire de Longchamp

L’astronomie à Marseille trouve ses racines au IVe siècle avant J.-C. avec Pythéas le Massaliote, le célèbre astronome explorateur grec qui a déterminé la latitude de la ville. Il faut cependant attendre 1702 pour que Marseille se dote d’un véritable Observatoire, fondé par les Jésuites aux Accoules, sous l’impulsion de Jean-Mathieu de Chazelles (1657-1710), professeur d’hydrographie à l’Arsenal des galères, qui travaille avec Jean-Dominique Cassini. Il fonctionne jusque dans les années 1860. En 1864, un nouvel Observatoire voit le jour, sous l’impulsion de Le Verrier, sur le plateau de Longchamp, pour abriter de nouveaux instruments. Conçu par Henri Espérandieu (1829-1874), le nouvel Observatoire de Paris-Marseille est d'abord dirigé par le Verrier avec Edouard Stephan (1837-1923) comme directeur-adjoint. En 1873, l'Observatoire de Marseille reprend son autonomie, sous la direction de Stephan qui occupera ce poste jusqu'en 1907. En 2000, l'Observatoire de Marseille est fusionné avec le Laboratoire d'Astrophysique Spatiale pour devenir le Laboratoire d'Astrophysique de Marseille, déplacé à Chateau-Gombert. Aujourd’hui, le site de Longchamp, toujours sous la responsabilité de l’Université, reste accessible au public grâce à l’association ANDROMEDE.

 

 

Le grand télescope de Foucault

Commandé par Le Verrier en 1862, il s’agit du plus grand des télescopes à miroir en verre argenté réalisés par Foucault. Le Verrier le fait installer en 1864 dans le nouvel Observatoire de Longchamp, construit pour l’accueillir. Avec son miroir de 80 cm de diamètre, une longueur focale de 4,8 m et une monture fabriquée par Wilhelm Eichens, le grand télescope de Foucault devient rapidement l’un des instruments les plus performants de son époque. Il est utilisé par Stephan pour découvrir environ 800 nébuleuses, dont le fameux Quintette de Stephan. A la demande d’Hippolyte Fizeau (1819-1896), il mène une expérience pionnière d’interférométrie concluant que le diamètre angulaire des étoiles brillantes est plus petit que 1/6e de seconde d’angle. Pendant près de 20 ans, cet instrument demeure unique au monde, avant d’être surpassé au XXe siècle par des télescopes plus grands. Sa coupole cylindrique, conçue par Foucault, est détruite en 1965, mais l’instrument classé au titre des Monuments Historiques est conservé et restauré en 1984 et en 1994. Aujourd'hui, il reste accessible lors de visites publiques.

 

 

La Lunette Eichens-Merz

Afin d’enrichir les instruments astronomiques de Marseille, Le Verrier initie la construction de la lunette astronomique Eichens-Merz. Installée sur une monture équatoriale conçue par Eichens, la lunette possède un objectif de 25,8 cm de diamètre fabriqué par Merz. Mise en service en 1872, la lunette est également hébergée sous une coupole cylindrique, remplacée en 1980 par une coupole hémisphérique. Grâce à ses performances exceptionnelles, elle permet d’observer en détail des nébuleuses et des étoiles doubles. Seul instrument du site toujours visible dans sa coupole, classée au titre des Monuments Historiques, la lunette équatoriale Eichens-Merz sert aux activités pédagogiques ainsi qu’à des événements à destination du grand public.

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