Les grands projets de l'Académie
« Il ne suivait pas seulement les ordres du Roi, mais aussi son goût, et son envie de savoir. »
— Fontenelle, Éloge de M. de La Hire
Laurent de La Hyre, Allégorie de l'Astronomie, musée des Beaux-Arts d'Orléans
Finalement, le 26 janvier 1678, à trente-huit ans, La Hire est admis à l’Académie Royale des Sciences, « pour assister dorénavant aux assemblées de physique et de mathématique »[1]. Désormais, il se chargera d’astronomie, au service du Roi.
Pourquoi l'astronomie ? À cette époque, les académiciens sont "répartis" entre la classe de Mathématique et celle de Physique[2]. La Hire était connu avant tout comme géomètre : une fois académicien, la grande variété de ses intérêts scientifiques trouveront à s’exprimer à travers de nombreux comptes-rendus et publications, où l’astronomie sera prépondérante[3]. La Hire avait commencé à faire des observations astronomiques, irrégulières semble-t-il, depuis sa maison de Montmartre, peut-être accompagné en cela par l’abbé Jean Picard[4], 1620-1682, un des premiers membres fondateur de l’Académie des sciences, et astronome de vingt ans son aîné.
Henri Testelin, 1616-1695, Colbert présente à Louis XIV les membres de l'Académie Royale des Sciences créée en 1667 — Domaine public. L'Observatoire est visible en arrière-plan.
La Hire pourrait être le personnage au centre, de trois-quarts, entre l’abbé Jean Picard, à gauche, et Jean-Dominique Cassini, à droite[5].
[1] Picolet, « la Hire, ami, collègue, éditeur et continuateur de Picard », in Philippe de La Hire, 1640-1718, entre sciences et architecture, op. cit., p. 60.
[2] Du moins à l’époque de la « première académie », avant la réforme de 1699. Ici, le mot de "Physique" recouvre un sens plus large que la discipline actuelle, et on l’associe à l’ensemble des phénomènes naturels pouvant comprendre, par exemple, des sciences naturelles, de la chimie, de la médecine, etc.
[3] Picolet, « la Hire, ami, collègue, éditeur et continuateur de Picard », op. cit., p. 60.
[4] Sur l’hypothèse de l'initiation à l’astronomie, très tôtive, de La Hire par le voisinage de l’observatoire de Picard, à Montmartre, voir le très complet “La Hire, ami, collègue, éditeur et continuateur de Picard”, in Philippe de la Hire, entre architecture et sciences, op. cit., p. 87-91.
[5] Roger Hahn, "L'Anatomie d'Une Institution Scientifique : L'Academie des Sciences 1666-1803", Archives contemporaines Editions, 1993, in Béatrix Saule and Catherine Arminjon, Sciences et curiosités à la cour de Versailles, Paris, RMN, 2010, p. 31.