Des réalisations qui font date
Dans le domaine de la sélénographie, l’Observatoire de Paris s’était déjà illustré au XVIIe siècle avec la carte due à Cassini I. Porté par les progrès de l’instrumentation et de la photographie, l’Atlas photographique de la Lune représente une avancée considérable dans la connaissance de l’objet céleste et fait date jusqu’à l’envoi des sondes spatiales.
La qualité des plaques de verre photographiques est l’objet des attentions de Loewy et Puiseux. Le principal fournisseur est la Maison Lumière, mais ils n’hésitent pas à mettre régulièrement leurs produits en concurrence avec d’autres : en 1896, René Guilleminot et Joseph Jougla fournissent des plaques à l’Observatoire ; en 1901, c’est au tour de la société Hélios.
Les photographies obtenues sont agrandies sur verre, au format 50*60 cm, puis reproduites en héliogravures. Ce travail est effectué par la maison Fillon et Heuse puis par Léon Maurice Schützenberger.
L’Atlas photographique de la Lune paraît en douze fascicules de planches, chaque fascicule étant accompagné d’un index descriptif et explicatif, et un index général complétant le tout. Il est édité entre 1896 et 1910.
En complément, un album spécial regroupant les 7 planches lunaires de 80 cm de côté présentées à l’Exposition universelle de 1900 est tiré à 200 exemplaires en 1901.
Publiée entre 1914 et 1926, la Carte photographique et systématique de la Lune de Le Morvan vient compléter l’Atlas photographique de la Lune. D’un format plus réduit, il donne des vues d’ensemble, là où l’Atlas s’attachait aux détails, et propose des éléments inédits. Il est composé de deux parties, la première avec un éclairage de la surface lunaire du côté de l’Ouest et la seconde avec un éclairage opposé, de 48 sections agrandies et de 4 vues directes.